Hexaptyque osmotique

Claz, un rêve ?


Claz éveille l’apesanteur

A ses côtés, le long

Des rues, elle seule

Fait paraître tout en fleurs.

 

Claz élève, sans factice,

Nos vagabondes

Marches en doux délires complices.

 

Sève naturelle

Irrigu’ notre si belle

Osmose qui étincelle.

 

Lien qui rend un peu dingue,

Bien à s’faire sans seringue,

Au miel

Au miel

 

Prendre soin de ce fol entrain

Prendre soin de ce fol entrain

Qu’on étreint

 

Claz innerv’ mes songes, en somme,

De formes qui résonnent,

Loin du trop mièvre,

Et m’éperonnent : ma muse orfèvre.

 

Claz enfièvre les sens, le cœur,

Sans peur j’effleure

Ce prodige du bonheur.

 

Regards à taire,

Fous rir’s sur pont de pierre :

Densité singulière.

 

Lien qui rend un peu dingue,

Bien à s’faire sans seringue,

Au miel

Au miel

 

Prendre soin de ce fol entrain

Prendre soin de ce fol entrain

Qu’on étreint

 

Claz, un rêve

Réel

Claz, un rêve

Réel

Claz, un rêve






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À s’aimer tant…


À s’aimer tant…

À s’aimer tant, là, pour l’émoi

D’effleurer ton visage et d’aspirer ta voix

En chœur, le sang vit plus, courants entrelacés

Poussant plus loin, pour parfaire ce doux dessein.

 

À s’aimer tant…

À s’aimer tant, là, pour l’émoi

De l’apôtre qui sème à la rosée, sans bruit,

Ses passions, sans carême, aux prièr’s qui s’égarent

Vers tous les maux, pour tous les sign’s tel un Icare

Aux ailes déployées assumant sa folie…

À s’aimer tant, tout éblouis.

 

À s’aimer tant…

À s’aimer tant, là, pour l’émoi

Qui nous entêt’, s’étire au grand dam des bégueules,

Au parc on se papouill’, sur le banc nos deux corps

Fleurissent en un’ chanson de gest’s sous un tilleul…

 

À s’aimer tant…

À s’aimer tant et à tout-va.

L’hôte ouvre son logis à celui qu’il fait sien,

L’hôte embrasse sans fin ce nid au duvet chou,

S’unissent sur le fil, funambules sans joug,

Toujours en équilibr’, bravant les béotiens…

À s’aimer tant, phare aérien.

 

À s’aimer tant…

À s’aimer tant et à tout-va,

Nous, même en déraison, nous jusqu’à l’au-delà,

Pas de borne à fond plat ni de sermon chiendent

Qui réduisent notre art et font fi de nos choix…

 

À s’aimer tant…

À s’aimer tant et à tout-va.

Oui nos sens étourdis qui se retrouvent à nu,

Oui nos mots enfiévrés accouchent d’un lien rare,

Oui nos gestes inspirés dessinent sans brouillard,

Oui nos esprits rivés s’élancent vers les nues…

Et ardemment… à s’aimer tant… ode éperdue…





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Si nos cœurs ont foi…

Si mon cœur a foi

En toi, effleurée

Pour tout explorer ;

L’onde de ta voix

Attise le sang

De ma vie tendue vers l’âme attendue :

Toi m’émerveillant

Jusqu’à la ferveur

Qui pousse mes pas tout au bout de toi.

Suivre nos ardeurs

Si mon cœur a foi

Si ton cœur a foi

Si nos cœurs ont foi

Si nos cœurs ont foi.

 

Pouvoir se garder

Sans faire souffrir

C’est comme une lyre aux accords de choix ;

Pour oser l’entière union sans effort

C’est que notre sort gomme les frontières,

Près d’une fontaine

S’enivrer de toi, sans perdre un iota,

Muse que j’égrène

Si mon cœur a foi

Si ton cœur a foi

Si nos cœurs ont foi

Si nos cœurs ont foi.

 

Si ton cœur a foi

En la passion près

Du rythme sacré

Qui forge aux ébats

Où chacun est prêt

A s’aspirer là

Au feu de ces voies toujours inspirées.

Me mettre aux arrêts ne suffirait pas, sort

Peu enviable, à me faire renoncer.

Si mon cœur a foi

Si ton cœur a foi

Si nos cœurs ont foi

Si nos cœurs ont foi.


Ainsi soit le vent

Sans faiblir au creux

Des sommets vivants

Qui s’érigent au mieux.

Ainsi, sur le fil,

S’être rencontrés,

Avoir fusionné

Refusant l’exil.

Lorsque nos regards

Avivent nos joies

La saison d’y croire réveill’ nos minois

Si mon cœur a foi

Si ton cœur a foi

Si nos cœurs ont foi

Si nos cœurs ont foi.


Si nos cœurs ont foi

Toujours s’approcher

Souvent se toucher

Tout ce qu’a mis là

L’envie d’exister, de rêver sans fuir

Puis s’entremêler et, sans s’évanouir

Tendre à s’accomplir, fondre sans encombre,

Ivres de câlins

Ivres du divin

Si mon cœur a foi

Si ton cœur a foi

Si nos cœurs ont foi

Si nos cœurs ont foi…





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Irradiante

Depuis trente-six mois tu sèmes,

En moi, une acharnée bohème

Poussant vers des chemins d'ivraie ;

Et même à l'issue incertaine,

L'attente se veut souveraine

Pour la seconde où tu parais.

 

Ce Vingt Avril danois vit naître

L'incroyable : une-âme-deux-êtres ;

Ainsi, leste, la fusion vit

Sa flore et l'intuition feuillette

Les angles doux qui se projettent

Vers tant d'émotions enhardies.

 

Au fil des marches davantage

De fougue, des lèvres moins sages

Au goût mordant qui se retient,

Mais au train tout doit se suspendre

Et du quai voir ta main se tendre

Serre la gorge de chagrin.

 

Tout partager bâtit l'assise

D'une envolée qui galvanise

Pour cet ébouriffant ciment.

Pourtant rien n'arrête la lie

Des rumeurs et de l'ordalie

Jusqu'à l'effroyable tourment.

 

De toutes ces envies perçues

À ces perspectives conçues

S'affirme l'évident destin.

Quand les scrupules te malmènent,

Que l'impossible te réfrène,

Alors la vie en moi s'éteint.

 

En silence je m'asphyxie

Très loin de toute ataraxie

J'effondre le peu maintenu ;

Ultime élan pour mieux se pendre

Puisque ta main il n'a pu prendre :

Chenu Werther au cou tenu.

 

Rien ne dompte la certitude

De l'infini en altitude :

Un tel lien serre à en mourir ;

Si tu passes près d'où je hante,

Frôle ces lettr's, mon Irradiante,

Pour que je puisse revenir...



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L'aimant feu


Ce douze de l'horloge du quai incise

Le cœur, la grande aiguille le brise.

Blanche paume, en une ligne, lui sourit

Mais n'entend pas le serment

Endolori

De ces répétés départs

Laissant gris.


Je serai cet aimant feu

Aux fols élans vers tes cieux,

A toi des artères aux veinules

Se lézarde mon crépuscule.

Pour tendre aux émotions fissiles

Frissonnent les ondes fébriles

En déraison,

En déraison.


Je serai cet aimant feu

Qui embrasse ton radieux

Univers d'un souffle veiné :

De toi, solaire, je suis né.

Me tenir ainsi sur le fil

D'un horizon aux traits graciles,

Notre saison,

Notre saison.


A dix-huit précise, quai de la voie G,

Avant de sombrer, désagrégé,

Je te vois et sitôt mendie

Des parcelles de toi

Que je ravis :

Bribes de choix pour que survienne

De la vie.


Je suis bien ton aimant feu

Levant l'ancre vers tes cieux.

Cette pesanteur qui emprisonne,

Je m'en arrache pour que foisonne

Notre absolu lien si fertile

Qu'il ferait de chair les fossiles,

De l'aube un bercail,

De l'aube un bercail.


Pour toujours ton aimant feu,

Dans le vertige bienheureux

D'une vaporeuse farandole

Aux gestes dessinant corolle.

L'attraction céleste illumine

L'infini des terres sanguines,

Notre ardent vitrail,

Notre ardent vitrail.


Pour toujours ton aimant feu

Aux fols élans vers les cieux.

Pour toujours ce dingue aimant feu

Porté vers ton zénith radieux,

Ton aimant feu,

Ton aimant feu...



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Si Rude


A chaque pas, la contrée rêvée s'éloigne,

Puis s'évanouit ;

Ne reste plus qu'un abîme et des crevasses,

Entrailles sans fruit.


La chute est si rude,

Le râle éreintant

Et tant de tourments

Jusqu'à crever l'apnée :

Encore suffoquer.


Longues attent's pour des trajets qui s'écourtent,

Fin du chemin ;

Vie qui s'en va vers un bas-côté sans route,

Tout cela en vain.


La chute est si rude,

Le râle éreintant

Et tant de tourments

Jusqu'à crever l'apnée :

Encore suffoquer.


 Et dans la fosse étendu sans même un suaire,

Feu de chagrin ;

Bientôt corps froid libéré de son calvaire :

Prêt pour le Grand Rien.


La fin fut si rude,

Le râle expirant

Et tous les tourments

D'une vie empêchée : 

A jamais étouffée...






 

Si mon cœ

Si 

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