Chant 5ème : Sens improvisé

Elle est souvent pitoyable l'existence que l'on modèle. La pâte se craquelle, mais on bouche, tout et partout. Nos cimes adolescentes, fragiles comme toutes les cimes, s'af­faissent et s'accommodent du renoncement il-faut-bien-vivre­-dans-cette-société-de-merde. Notre faiblesse première est bien vite oubliée et triste on s'invente, pour la fin, un Sens improvisé.

A ma mère.
Tout braillard becquette les bubons du vieux birbe.
Ode de l'onirisme ose briser braillard.
Nervi de la nouille, l'ode nourrit le birbe.
Nouille, l'orgie prône la pyorrhée des paillards.
Et l'espoir éclate épandant ses blets élans.

Las à la hâte, soufflons l'âge d'une lésion.

Acuité de l'aube,
Ne te trucide pas :
Nais et meurs, fusionne.
Idée du nid, linceul.
Vers, sifflez notre vin
Et mouchez notre sang.
Raillons cette poésie, et nian nian !
Sans vers, la vie, lavasse,
Attaque ses larves,
Irrévérencieux... heu !
Ronge nos rêves creux.
Etre et toi fulgurent.

Même si l'art édifie l'aveu en danses
A fresques,
Même si fresques de l'âme troublent les panses
A peste,
Nul ne pourra jamais illustrer ton âge.

7 février 1987

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